(BFM Bourse) - L’action Oracle a grimpé de plus de 40 % après avoir publié des chiffres de demande de cloud époustouflants. Le géant américain est en passe de connaître sa meilleure journée en Bourse depuis 1992 et se rapproche désormais d'une capitalisation boursière de 1.000 milliards de dollars.
Au même titre que Nvidia et les autres géants de la tech américaine, Oracle est considéré comme un important gagnant de l'essor de l'intelligence artificielle générative (IA). Dans le cas du groupe spécialisé dans la gestion de base de données, cet appétit pour l'IA s'est traduit par une demande accrue pour les infrastructures cloud de la société.
Et ce ne sont pas les perspectives dévoilées par le spécialiste des logiciels dans la gestion de base de données qui vont attester du contraire. Notamment pour Oracle Cloud Infrastructure, sa division cloud (informatique dématérialisée) dont les revenus devraient atteindre 144 milliards de dollars d'ici 2030.
Une séance historique
Morningstar note que "les prévisions de chiffre d'affaires d'Oracle pour les cinq prochaines années pour cette division signifient que l'entreprise aura une taille similaire à celle de Google Cloud d'ici l'exercice 2030".
Avant, ils devraient progresser de 77% pour atteindre 18 milliards de dollars pour son année fiscale 2026. Ce chiffre doublera pour passer à 32 milliards de dollars en 2027 avant de bondir "à 73 milliards, 114 milliards et 144 milliards au cours des exercices suivants. "La majeure partie de ces revenus sur cinq ans est déjà comptabilisée dans notre carnet de commandes déclaré", a précisé Oracle dans un communiqué.
En parlant de carnet de commandes, les "remaining performance obligation" (RPO), soit les revenus attendus de l'exécution future des contrats (ou pour simplifier le carnet de commandes) ont flambé d'environ 360% au premier trimestre, pour atteindre 455 milliards de dollars. Selon CNBC, le marché attendait seulement 180 milliards de dollars de RPO.
Le groupe a profité de la signature de quatre contrats de plusieurs milliards avec trois clients majeurs, dont OpenAI, Meta, Nvidia, AMD et xAI.
Ces perspectives et ce niveau du carnet de commandes occultent totalement un premier trimestre inférieur aux attentes. Sur la période, Oracle a généré des revenus de 14,9 milliards de dollars en hausse de 11% à taux de change constants sur un an, et un bénéfice par action à 1,47 dollar.
Selon un consensus cité par Invest Securities, le marché attendait des revenus totaux de 15 milliards de dollars et un bénéfice net par action logé à 1,48 dollar.
A Wall Street, Oracle est en passe de connaître sa meilleure journée en Bourse depuis 1992. Le titre flambe de plus de 40% dans les premiers échanges ce mercredi 10 septembre, ce qui lui permet d’ajouter plus de 230 milliards de dollars à sa capitalisation boursière, qui atteint désormais 915 milliards de dollars. Pour donner un ordre d'idée, ce gain de capitalisation de 250 milliards de dollars correspond peu ou prou à la valeur de L'Oréal en Bourse. Le titre flambe de 96% depuis le début de l'année.
Coup de tabac sur Lighton
En France, c'est en revanche un jour sans pour un acteur qui pourtant est spécialisé dans l'IA. Il s'agit de Lighton qui dévisse de plus de 12% ce mercredi après avoir concédé qu'il n'atteindra pas ses objectifs pour 2025 en marge de son point d'activité semestriel.
Au premier semestre, le groupe indique avoir réalisé un chiffre d'affaires de 710.000 euros, en progression de 15%. La société dit avoir multiplié par cinq les ventes de la licence de Paradigm, sa plateforme d’IA générative clé en main commercialisée depuis 2024 et qui est conçue pour répondre à tous les besoins des entreprises et du secteur public.
A fin juin, la société indique que son ARR, soit la valeur annualisée des contrats, a progressé "encore faiblement" pour atteindre 1,23 million d'euros. Elle explique cette faible progression "par le cycle de vente de la licence Paradigm, sa plateforme d'IA générative destinée aux entreprises, qui s'étale généralement sur plusieurs mois dans le cadre d'appels d'offres ou de phases pilotes".
Cependant, Lighton reconnait que l'ARR, soit valeur annualisée des contrats à fin août 2025 n'était pas suffisant pour atteindre sereinement son objectif de 6 millions d'euros à la fin de l'exercice en cours. La société s'attend donc à un ARR compris entre 3 et 4 millions d'euros à fin 2025.
Le titre Lighton perd plus de 35% depuis le début de l'année et 20% par rapport au prix de 10,35 euros retenu depuis son introduction en Bourse en novembre 2024.